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mercredi 4 septembre 2013

SYRIE : LA STRATÉGIE DU TOMAHAWK



SYRIE : LA STRATÉGIE DU TOMAHAWK

Par Jacques BENILLOUCHE

copyright © Temps et Contretemps




Il semble facétieux de chercher un motif juridique pour «punir», selon les termes de François Hollande, l’attaque chimique du 21 août. La reculade d’Obama ne semble pas remettre en cause le principe d’une frappe militaire, même s’il s’agit d’une option extrême qu’il veut à tout prix éviter.



Préparatifs de guerre


Uss destroyer Arleigh Burke


Les préparatifs de guerre se poursuivent dans l’attente du feu vert du Congrès américain mais nul ne peut prévoir la forme que prendra l’attaque. Quatre destroyers américains de la classe Arleigh Burke sont prêts en Méditerranée orientale avec leurs missiles d’attaque au sol Tomahawk d’une portée de 3.000 kms les mettant à l’abri des missiles antinavires Yakhont qui ne peuvent pas atteindre leurs cibles au-delà de 300 kms. Des sous-marins américains et britanniques sont aussi sur zone. Selon les experts militaires, chaque destroyer transporte 45 Tomahawks ce qui chiffre à 200 unités le nombre de missiles.
Base turque Incirlik

Les bases aériennes, turque de Incirlik ou britannique de Akrotiri à Chypre, permettront aux avions français de participer aux frappes en lançant des missiles de croisière en évitant le système de défense syrien plus efficace que celui des libyens. Il est prévu que des bombardiers furtifs B-2, en provenance directe des États-Unis, fournissent  les bombes pour percer les bunkers souterrains. Cette puissance de feu semble disproportionnée par rapport aux moyens syriens mis en œuvre et aux capacités réduites d’une aviation syrienne vieillissante. Selon le chef d’État-major américain, l’amiral Martin Dempsey, il s’agit d’atteindre les installations militaires et les postes de commandement en évitant les cibles civiles.

Mais il sera difficile de s’en prendre à l’arsenal de bombes chimiques stockées dans une vingtaine de sites sans créer de dégâts écologiques toxiques qui se répandraient dans toute la région. Par ailleurs l’attaque de certaines bases chimiques pourrait être exclue car elle contraindrait l’armée régulière à les abandonner. Ce serait alors l’occasion pour les  djihadistes de se fournir en bombes chimiques pour un usage contre les troupes d’Assad et contre Israël le cas échéant.



Cibles précises



Le frère du président Maher Al-Assad


Les États-Unis pourraient cependant réactiver les unités spéciales de Jordanie qu’ils ont formées dans le but de rechercher l’emplacement des sites d’armes chimiques et de les sécuriser. Il est cependant difficile d’envisager, comme en Libye, une zone d’exclusion aérienne car les moyens à mettre en œuvre ne sont pas disponibles dans la région. A priori l’action américaine devrait se concentrer sur la 4ème division de la Garde républicaine commandée par Maher Al-Assad et responsable de l’usage massif d’armes chimiques. Par ailleurs, les sites d’avions et de fusées deviendraient les cibles primordiales avec l’aéroport principal et le palais présidentiel.

Mais une source gouvernementale syrienne prétend que, si la Syrie était attaquée, alors Israël ferait les frais des nombreux Scuds dont dispose le régime de Damas. L’Iran de son côté a donné ordre au Hezbollah de protéger les missiles qu’il détient pour une utilisation contre Israël. 

Le général Benny Gantz

Les représailles de Tsahal seraient alors violentes comme l’a prédit le premier ministre Netanyahou : «Si nous sommes attaqués, nous répondrons par la force».  Mais si la situation devenait dramatique pour Bachar Al-Assad il pourrait imposer l’usage des armes chimiques contre les rebelles et contre sa propre population, entrainant la nécessité d’une intervention terrestre occidentale que les rebelles espèrent de leurs vœux comme unique solution pour faire tomber le régime. Al-Qaeda souhaite aussi cette éventualité pour prouver que sa politique du pourrissement était payante.
Israël reste serein car il est convaincu que l'armée syrienne ne cherchera pas la confrontation au risque d'être décimée par Tsahal. C'est la seule conviction de l’État-major israélien.
  

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