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dimanche 3 août 2014

LES BARBARES par Jean SMIA



LES BARBARES

Le billet d’humeur de Jean SMIA
copyright © Temps et Contretemps




Les avancées scientifiques ont donné aux humains un pouvoir de destruction illimité. Depuis 1899, (Conventions de La Haye), suivies des nombreuses Conventions de Genève, Nations et États tentent de faire ratifier des «Lois de Guerre». Au fur et à mesure des «progrès» dans l'ingéniosité destructrice des hommes et dans le but, noble et louable, de préciser la «protection générale des populations contre certains effets de la guerre», on a complété avec des textes. Ces textes s'évertuent à définir les armes permises et les armes interdites, ainsi que les droits, coutumes et interdits des armées d'États.



Règles entre armées

Cependant, tous ces écrits n'ont pour objet que les règles de comportements entre armées d'États, toutes strictement hiérarchisées, avec des responsables identifiés et reconnus, à tous les niveaux de commandement. De plus, toutes les règles ont été élaborées en partant du postulat qu'un État disposait de plus de moyens financiers qu'un privé. Or, la puissance financière n’appartient plus aux États.
Et c'est même l'inverse qui a cours : Tous les États sont vassaux de puissances financières dont ils sont les débiteurs. En conséquence, pour ne pas avoir à respecter ces obligations, il ne suffit que de lever une armée anonyme privée : Les guerres deviennent, pour ces puissances financières, un investissement, avec une balance des pertes envisagées en regard de profits espérés. Cette balance leur sera d'autant plus profitable qu'ils ne sont pas tenus de respecter les règles internationales.
Les questions qui se posent devant cette situation relativement nouvelle : une armée d'État doit-elle brider ses actions devant une armée anonyme qui ne respecte aucune des règles de guerre en vigueur ? A financement égal, une armée régulière, qui respecterait unilatéralement ces règles, aurait-elle la moindre chance de remplir sa mission devant une armée anonyme ? Quelles sanctions immédiates, ceux qui ont la charge de faire respecter ces règles ont-ils les moyens de faire appliquer ?
Biafra

        Il suffit de constater qu'un petit nombre des responsables de millions de morts de Biafrais entre 1967 et 70, n'ont été punis qu'en 2002, plus de 32 ans après les méfaits. Maintenant qu'ils sont punis, les génocidés sont bien contents. Quant aux Khmers rouges et aux Arméniens......
Ces questions reviennent à mettre à jour l'irrévocable et implacable efficacité de la barbarie dans un monde qui avait tenté de se «civiliser» et que ceux, qui prétendent que répondre à la barbarie par la barbarie n'est pas une solution, ont une vision bien déformée des événements du monde.

Le plus barbare est vainqueur

En effet, lorsque l'on compulse les divers conflits passés, dans le monde : il est difficile de ne pas constater que, par-delà tous les discours et semblants, c'est le plus barbare qui a toujours gagné. Y compris à propos de la seconde guerre mondiale pendant laquelle il a fallu répondre à la barbarie nazie par une barbarie encore plus violente. Quant au Vietnam, Irak, Tchétchénie, Afghanistan, c'est pareil : le plus barbare a gagné. Concernant la Syrie, la barbarie de Bachar-el-Assad lui a permis d'éviter l'envahissement de son pays par d'autres barbares. Quant à ce qui nous attend en Centrafrique et au Mali, il ne dépend que du degré de barbarie que nos armées opposeront à leurs barbares ennemis.
Enfants morts en Syrie

Les États-Unis, refusant d'aller plus avant dans la barbarie, ont perdu la guerre contre Al-Qaïda qui, sous une autre dénomination, est aujourd'hui à la tête d'un Califat pendant que, pour camoufler cette défaite, Obama va faire amende honorable en dénonçant «courageusement» un certain nombre d'actions barbares américaines, en prenant des postures de «grand champion de la légalité internationale», visant probablement un prix Nobel, à la fin de son mandat, qui ferait oublier l'impéritie de sa politique étrangère qui abandonne une région du monde avec plus de conflits qu'il n'y en avait avant qu'il ne vienne jouer au pacificateur.
D'autre part après la liste des conflits dans lesquels le plus barbare a gagné : j'ai cherché des conflits où «le plus civilisé» aurait gagné........je n'en ai trouvé aucun, mais j'ai probablement mal cherché. Il est aussi un fait, qui contredit ceux qui, dès les premières escarmouches, réclament un cessez-le-feu et s'imaginent que tout va se calmer en décrétant un match nul.  Ce fait, c'est qu'une guerre, ça se gagne ou ça se perd.

Temps morts


Pour illustrer mon propos selon des termes de sport : il n'y jamais de match nul, il n'y a que des temps morts. Et avec beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de morts d'humains, certains persuadés qu'ils sont morts avec une bonne raison de mourir et d'autres qui n'avaient que la malchance de naître là. Certains proclament pompeusement que «rien ne peut justifier un tel carnage».
Mais le réflexe de survie, ce n'est pas rien !!! C'est un instinct génétique irrépressible que possède chaque être vivant sur la planète, qu'il soit humain ou animal. Que ferait n'importe quel être humain, s'il se trouvait à avoir à prendre la décision d'appuyer ou pas sur un bouton qui tuerait 50, ou plus, de ceux dont l'unique idéal politique affiché, proclamé et maintes fois entrepris, c'est de mourir en martyr en tentant de le tuer, lui et sa famille ?

Personnellement, j’appuierais autant de fois qu'il le faudra, et ce, jusqu'à ce qu'ils abandonnent leurs intentions.

1 commentaire:

דוב קרבי dov kravi a dit…

http://jcpa-lecape.org/la-guerre-contre-le-hamas-et-le-droit-international/