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samedi 31 janvier 2015

SOIXANTE-DIX ANS APRÈS Par Gérard AKOUN, Judaïques FM



SOIXANTE-DIX ANS APRÈS

Par Gérard AKOUN, Judaïques FM



Le 27 janvier 1945,  l’armée rouge pénétrait dans le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. C’était il y a 70 ans et depuis ce jour, chaque année, à cette même date, le monde commémore, à travers la libération des camps, la Shoah, l’extermination des Juifs planifiée et exécutée par les nazis et leurs complices. Des hommes, des femmes et des enfants de tout âge furent assassinés parce que juifs. Dans leur folie meurtrière les nazis projetaient de rayer  les Juifs de la surface du globe. Six millions sont morts, n’oublions jamais.



Derniers témoins



Mardi dernier, François Hollande, s’est rendu le matin, au Mémorial de la Shoah à Paris. Il y a  rencontré quelques uns des rares survivants des camps de la mort, des derniers témoins encore en vie et il a prononcé un très beau discours  dans lequel il a rappelé ce que fut «la solution finale». Il a remercié ces hommes, ces femmes qui parcourent les villes et les écoles de France pour dire, pour témoigner pour raconter, qui s’infligent la douleur de retourner à Auschwitz car a-t-il dit «vous voulez montrer l’enfer à ceux qui ignorent qu’il a existé sur cette terre et que vous l’avez connu».
Mais les négationnistes sont de plus en plus nombreux ;  qui pourra encore témoigner quand les derniers rescapés des camps de la mort, les rares survivants  des 76.000 déportés de France auront disparu? Le président de la république a pris cet engagement auprès de ces derniers témoins, très âgés aujourd’hui «la république française n’oubliera jamais et avec les documents, les témoignages que vous nous laissez, les livres, les textes, les enregistrements et ce lieu, le Mémorial, qui est le vôtre, alors, nous n’oublierons jamais»
Mais l’antisémitisme renaît. Depuis 1980, la liste des attentats qui ont frappé la communauté juive s’allonge. Le  nombre d’actes antisémites a doublé entre 2013 et 2014, le nombre des actions violentes a augmenté  de 130%. François Hollande a dit dans son discours : «pour combattre un ennemi, il faut d’abord le connaître, le nommer, et il a donné son nom : l’antisémitisme»
Mais il ne suffit pas de dire qu’il a changé de visage, pour le différencier de l’antisémitisme traditionnel qui sévit encore même s’il est en perte de vitesse. Il faut préciser que cet antisémitisme trouve sa justification dans l’islam, plus précisément, dans  certains versets du Coran, et qu’il est véhiculé par les islamistes radicaux qui vivent dans  nos banlieues. Nous ne sommes pas en guerre, mais nous faisons face à des menaces qui appellent des réponses fortes, des réponses adaptées. Le président de la république  en a développé trois : la sécurité, la transmission et la connaissance.

Trois réponses


La sécurité : au-delà des mesures de protection nécessaires, déjà prises, a-t-il déclaré, il faut améliorer la visibilité et l’efficacité des sanctions. Il propose donc de sortir la répression de la parole raciste et antisémite du droit de la presse pour l’intégrer au droit pénal général. Est-ce suffisant ? On peut en douter,  au  moins pour le court et le  moyen terme. Je ne pense pas que cette modification puisse empêcher un jeune extrémiste de commettre un acte délictueux ou violent à l’égard de Juifs et a fortiori qu’elle puisse décourager un djihadiste de se rendre en Syrie
La transmission, la connaissance : le rôle de l’école est fondamental. «Comment  des élèves ont-ils pu, le neuf janvier dernier, briser l’unité du  recueillement ?» s’est-il interrogé. Ce n’est pas la faute des enseignants. Les élèves ne puisent plus seulement leurs connaissances dans l’enseignement scolaire. Les sources sont nombreuses et variées : internet bien sur, les sites islamiques, les réseaux sociaux, certaines mosquées, certaines chaines  arabes sur lesquelles, grâce aux  paraboles qui ornent les balcons de nos banlieues, on peut capter des prêches incendiaires à l’égard des Juifs et des croisés. C’est par ces canaux que se diffusent l’extrémisme, les théories du complot, les falsifications, les mensonges, la haine d’Israël.  
François Hollande a insisté sur l’enseignement de l’histoire de  la Shoah, «qui doit pouvoir être enseignée sans aucune restriction». C’était nécessaire de le rappeler haut et fort car de nombreux professeurs, dans certains quartiers difficiles, avaient renoncé. Peut-être, faut-il trouver de nouvelles méthodes  pour l’enseigner à des élèves dont les parents ou les grands-parents ne sont pas nés en Europe et qui ne se sentent  pas concerné par «ce crime contre l’humanité» par ce génocide. Des élèves qui ne comprennent pas que cette  extermination systématique  de tout un peuple, voulue par les nazis, est unique dans l’histoire de l’humanité, que la Shoah est enseignée  pour éviter qu’une telle horreur ne  puisse se reproduire pour aucun autre peuple, et non pour plaire aux Juifs.
François Hollande a lancé cet appel aux Juifs, il leur  a dit «Vous, français, de confession juive, votre place est ici, chez vous. La France est votre patrie. Vous lui avez donné votre talent, votre travail, votre courage, et parfois votre sang. Notre pays ne serait plus la France s’il devait vivre sans vous, et si le terrorisme vous conduisait à vous éloigner de la terre de France, de la langue française, de la culture française, de la République française qui a émancipé les juifs, alors le terrorisme aurait atteint son but.»

4 commentaires:

Véronique ALLOUCHE a dit…

Bel article monsieur Akoun. Je pense que François Hollande et Manuel Valls sont de bonne foi lorsqu'ils parlent d'éradiquer l'antisémitisme. Mais en ont-ils vraiment les moyens? Il est bien tard aujourd'hui pour contrer ce fléau.
Bien cordialement.
Véronique Allouche

Marianne ARNAUD a dit…

"Eradiquer l'antisémitisme" ? Comme aurait dit ma mère : "Ich muss lachen !"

Avraham NATAF a dit…

Des musulmans se sont joints aux antisémites traditionnels, ils ne savent pas que, après les juifs, ce sera leur tour de plier bagages et chercher un asile. Les victimes de la reconquête espagnole ou les pieds-noirs de 5 générations (et plus) sont devenus des réfugiés.

Joseph HAIM a dit…

Quand deux juifs en viennent aux invectives et pire a la violence rappelez leur que la division mène a la faiblesse. La faiblesse a auchwitz, auchwitz a la mort par indignité tortures mauvais traitements a outrance. Soyons fort interdisons nous toutes violences.