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samedi 15 octobre 2016

L'Unesco veut falsifier l'Histoire d'Israël




L’UNESCO VEUT FALSIFIER L’HISTOIRE D'ISRAËL 

Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps

Ainsi parle l'Éternel : Je retourne à Sion, et je veux habiter au milieu de Jérusalem.
Jérusalem sera appelée ville fidèle, et la montagne de l'Éternel des armées montagne sainte.
                                                                                                                                                        (Zacharie 8 : 3)

            

          Le gouvernement israélien a annoncé, le 14 octobre, qu’il suspendait sa coopération avec l’Unesco. Cette décision arrive au lendemain d’un vote du Conseil exécutif de l’organisation de 58 pays, qui a adopté une résolution palestinienne qui nie tout lien entre les Juifs et le Mont du Temple et lie le site sacré aux seuls musulmans. Le projet de résolution, présenté par l'Algérie, l'Egypte, le Liban, le Maroc, Oman, Qatar et Soudan, sera appelé conseil exécutif de l'UNESCO pour approbation formelle la semaine prochaine.



Comme il n’y a pas de système de veto, ce n’est pas la première fois que l’Unesco transforme son objet statutaire en objet politique. Les Américains avaient déjà pris des mesures contre l’Unesco lorsque Ronald Reagan avait décidé de la quitter en décembre 1984 car il l’estimait trop politisée. L'Organisation des Nations-Unies pour l'éducation, la science et la culture a pourtant des objectifs précis définis par ses statuts. Son premier programme repose sur «une philosophie exempte de tout sectarisme, globale et universelle, fondée sur un humanisme mondial, scientifique, évolutionniste». Or les Américains s’étaient déjà inquiétés de voir que des «tendances dans la politique, l'orientation idéologique, le budget et la gestion de l'Unesco nuisent à l'efficacité de l'Organisation».
Ce n’est pas la première fois que l’Unesco se distingue puisque le 21 octobre 2015 elle avait «condamné fermement les agressions israéliennes et les mesures illégales limitant la liberté de culte et l’accès des musulmans au site sacré de la mosquée Al-Aqsa sur l’esplanade des Mosquées». On avait cru un instant que l’admission des Palestiniens dans l’organisation allait être enfin l’occasion pour les pays arabes de s’imprégner de la démocratie occidentale qui leur fait défaut. L’Unesco a en effet pour objectif, selon son acte constitutif, de «contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant, par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion».
Délégués palestinien à l'Unesco

En décidant d’utiliser cette tribune pour fustiger en permanence l’État d’Israël, ils n’obtiendront aucun résultat tangible et l’Unesco deviendra alors une organisation de plus, influencée par les pays à pétrodollars qui régissent le comportement de la majorité de ses membres. Israël quant à lui sait que sa situation ne changera pas et qu’il ne trouvera jamais grâce parmi les États du globe qui jugent toujours les actes juifs de manière strictement négative. Alors l’Unesco reprendra, par ses résolutions «unanimes», ses habitudes de blâmer, de critiquer et bien sûr d’accuser Israël à chaque occasion qui se présentera. Les diplomates juifs constateront que les gesticulations pacifiques et la volonté d’Israël de prôner une politique d’apaisement ne rencontrent jamais, en face, une acceptation réelle pour promouvoir la paix. En fait ce genre de résolutions conforte les extrémistes dans l'opposition à tout dialogue.
L'Unesco et l'éducation

Les pays arabes feraient mieux de prôner la protection des institutions éducatives et culturelles, la garantie du droit à l’éducation, l’accès à la culture, la promotion de la diversité des expressions culturelles et la préservation de leur patrimoine. Mais ils ont tort d’utiliser l’Unesco pour obtenir un quelconque droit de propriété sur certains sites religieux protégés car alors ils trouveront des pays déterminés à leur faire barrage.
Les Français, qui gardent l’œil fixé sur la ligne d’horizon de leur balance commerciale, semblent vouloir faire cavaliers seuls en se désolidarisant des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Allemagne censés être unis dans l’Union européenne. En effet six pays ont voté contre : Estonie, Allemagne, Lituanie, Pays-Bas, Royaume-Uni et aux États-Unis. La France s’est abstenue. 

Une nouvelle occasion de prouver que l’union politique européenne n’est pas en marche. Le Quai d’Orsay persiste quant à lui à confirmer sa doctrine vis-à-vis de l’État juif, sans se rendre compte qu’il fait perdre à la France sa crédibilité pour arbitrer le conflit israélo-arabe. Pourtant Bernard Cazeneuve avait déclaré lors du premier vote : «Si je vous dis que cette résolution est mal rédigée, c’est que je pense qu’il ne fallait pas la voter». Et pourtant !
Les Israéliens vont de déception en déception. Au moment où des avancées politiques mènent à une reconnaissance d’Israël par certains pays dits «modérés», les autres pays arabes pourront certes se targuer d’avoir obtenu une victoire diplomatique mais la question reste l’usage qu’ils en feront. S’ils pensaient rendre service aux Palestiniens, ils n’auront réussi qu’à bloquer encore plus un processus de paix moribond. C'est à croire qu’ils cherchent à saboter toute tentative de dialogue de paix avec ce déni de l'Histoire qui ne grandit pas ses auteurs.
Le moment n’est pas venu de toucher à la question sensible de Jérusalem que tous les négociateurs sérieux s’accordent à dire qu'il s'agit d'un sujet à aborder en fin de processus. Le moment n’est pas venu d’envenimer les esprits au moment où l’on sent des démarches politiques positives dans la région. En revanche, le moment est arrivé de s’efforcer d’atténuer les tensions en ne versant pas d’huile sur le feu dans une région où on a de plus en plus tendance à user de la rhétorique religieuse. 
L’Unesco doit s’abstenir de toute velléité de glisser sur le terrain religieux. L’organisation donne en fait une nouvelle occasion à Israël de préciser que «Jérusalem restera toujours la Capitale de l’État d’Israël et du peuple juif. En continuant sur la voie de l’incitation, du mensonge et de la terreur, l’Unesco prend le chemin de l’insignifiance».
Cette nouvelle résolution «condamne fermement l’escalade des agressions israéliennes et les mesures illégales contre le ministère Waqf et son personnel, contre la liberté de culte et l'accès des musulmans à leur site saint Al-Aqsa / Al-Haram Al Sharif, et prie Israël, puissance occupante, de respecter le statu quo historique et d'arrêter immédiatement ces mesures». Le nom juif du Mont du Temple est volontairement omis au profit du nom musulman Al-Haram Al Sharif.
Pourtant le grand historien romain Tacite avait rappelé au premier siècle l’dentité de Jérusalem : «une grande partie de la Judée est couverte de nombreux villages mais aussi de villes; Jérusalem est la capitale de cette nation. En son sein existe un temple disposant d'énormes richesses. La première ligne de fortifications protège la ville, la suivante le palais et le mur intérieur du temple. Seul un Juif peut approcher ses portes et personne hormis les prêtres ne peut franchir le seuil». (Tacite, histoires, v, 8:1)
Indubitablement, sans chercher à émettre un jugement de valeur, Israël souffre d’une diplomatie absente qui ne lui permet plus d’influer sur les votes des organisations internationales. Même si des majorités automatiques existent grâce au vote groupé des pays musulmans et de leurs alliés, il fut un temps où Israël réussissait à modifier le cours politique. Mais la résignation s’est emparée des Israéliens et l’absence d’un ministre des affaires étrangères en titre est une grande faille. Le départ de Dore Gold, grande figure de la diplomatie israélienne et numéro un du ministère, ne pourra qu’accentuer l’isolement d’Israël qui n’arrive plus à se faire entendre dans le concert des nations. 
Les diplomates doivent investir les Chancelleries et ne pas se contenter de distribuer aux 120 délégués permanents auprès de l’Unesco une brochure sur les liens historiques juifs à Jérusalem. Dans un geste inhabituel, Israël avait demandé l'aide du Saint-Siège pour empêcher l'adoption de la résolution, arguant que cela nuirait également aux Chrétiens, en vain.

Benjamin Netanyahou ne ménage pas sa colère et il est suivi par l’ensemble de la classe politique en Israël : «Le théâtre de l'absurde continue avec l'Unesco qui a pris sa décision la plus bizarre en disant que le peuple d'Israël n’a aucun lien avec le Mont du Temple et le Mur occidental. Il est évident qu'ils ont jamais lu la Bible, mais je conseille aux membres de l'Unesco de visiter l'Arc de Titus à Rome, où ils peuvent voir ce que les Romains ont apporté à Rome après avoir détruit et pillé le Mont du Temple, il y a deux mille ans. On peut y voir gravé l'arc de la Menorah à sept branches, qui est le symbole du peuple juif, ainsi que le symbole de l'Etat juif aujourd'hui».
Israël n’a plus rien à faire à l’Unesco et a rompu ses liens avec l’organisation. C'était une mascarade de participer à des actions qui n'avaient pluys rien à voir avec les objectifs statutaires. L’argument financier ne décourage même pas l'organisation puisque les Etats-Unis et le Canada avaient retiré leur financement représentant environ 22 % du budget de l'Unesco, faisant passer le budget de 653 à 507 millions de dollars.
En effet, l’entrée de la Palestine le 31 Octobre 2011 en tant que nouveau membre de l’Unesco a été suivie par une lourde sanction américaine. Deux lois américaines de 1990 et 1994, contresignées par George Bush père et Bill Clinton, interdisent en effet de financer les agences de l'Onu qui reconnaîtraient la Palestine en tant qu'État, en l’absence d’accord de paix avec Israël. Cette décision délicate a donc obligé les Etats-Unis à retirer leurs contributions budgétaires à l’Unesco et Israël a suivi.

2 commentaires:

Marianne ARNAUD a dit…

Cher monsieur Benillouche,

On diraît que cela ne se bouscule pas au portillon pour commenter cet article, je serai donc brève moi aussi.
Vous écrivez : l'UNESCO veut changer l'histoire d'Israël. Pourquoi vous en étonner de la part d'une organisation qui veut accepter la Palestine parmi ses états membres ?
D'autre part, qu'espériez-vous de la France, dont le Président Chirac a affirmé que "les racines de l'Europe sont autant musulmanes que chrétiennes" pour évacuer de la Constitution européenne ses origines judéo-chrétiennes ? Traité Constitutionnel qui avait été rejeté par une large majorité du peuple français en 2005, mais je m'arrêterai ici, évitant ainsi de faire acte de ce populisme que vous exécrez tant !

Très cordialement.

Avraham NATAF a dit…

L'ironie est que l'Islam reproche aux Sionistes d'occuper des terres arabes et revendique des zones en Europe et veut imposter la Charia