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mardi 11 juillet 2017

Hamas et Hezbollah dans le viseur d'Israël



HAMAS ET HEZBOLLAH DANS LE VISEUR D’ISRAËL

Par Jacques BENILLOUCHE
Copyright © Temps et Contretemps


           
Eizenkot et Eyal Zamir
          L’État-major et les principaux généraux de Tsahal se sont réunis en séminaire dans une base du Néguev pour analyser les mesures concrètes afin de neutraliser le Hamas et le Hezbollah qui maintiennent toujours la pression sur Israël. Le général de division Eyal Zamir, commandant de la région Sud a été l’initiateur de la réunion. Il est probable que le ministre de la défense, Avigdor Lieberman, ait eu son mot à dire. On sait qu’il est pour la manière forte et que, lorsqu’il était dans l’opposition, il avait prôné l’éradication des dirigeants du Hamas pour faire cesser les tirs de missiles sur le sud du pays.  


Herzi Halévy

            Gadi Eizenkot est pour l’instant pour des mesures modérées sachant que la situation à Gaza est «explosive». Pour lui, il faudrait mettre davantage l'accent sur la confrontation avec l’Iran et ne pas se préoccuper à détruire uniquement Daesh. Le chef d'État-major s’est ainsi montré tiède quant à la réduction des approvisionnements en électricité de Gaza dont les habitants disposent de deux heures d’électricité par jour. Il s’était souvent exprimé sur sa vision de doctrine militaire d’Israël et sur l’utilisation de la force. On s’attend toujours de sa part à des prises de position musclées parce qu’il traîne derrière lui une réputation de dur des durs depuis un épisode de la guerre du Liban de 2006. En effet il n’avait pas hésité, pour des raisons sécuritaires, à faire raser un quartier de Beyrouth occupé par le Hezbollah. Mais si ses propos sont toujours aussi tranchants, ses idées exprimées ne manquent pas de nuance.
            Le gouvernement avait accepté de ne pas alléger le siège de Gaza et de couper la fourniture d’électricité à la demande du président de l’Autorité Mahmoud Abbas. Mais au cours de la réunion du Cabinet de Sécurité, le chef d’État-major, le chef des services du renseignement militaire Herzi Halévy et le coordinateur des Activités du gouvernement dans les territoires (COGAT), le général Yoav Mordechai, ont expliqué que les conditions dans la bande de Gaza s’aggravaient et ont mis en garde le gouvernement sur le danger d’une interruption de la fourniture de courant qui pouvait conduire à une «escalade sur le front de Gaza». Les Israéliens veulent éviter de tomber dans un piège car, s’ils veulent bien travailler de concert avec Mahmoud Abbas, ils craignent les conséquences d’une pression forte sur le Hamas.  Il ressort de la réunion que les forces de Tsahal sont préparées à toute éventualité.
Front al-Nosra

            Le chef de la direction du renseignement de l'IDF, le général Herzi Halevi, a aussi souligné le risque du Hezbollah, lors de la conférence de Herzliya. Il a décrit la milice libanaise comme l'ennemi le plus dangereux d'Israël et précisé que l'Iran a organisé l'infrastructure du Hezbollah pour lui permettre la fabrication d'armes sophistiquées. La Syrie reste une source indirecte de conflit contre Israël. En effet, alors que les troupes de Bachar Al Assad combattaient au Golan les forces rebelles de Jabhat al-Nosra, soutenues par Al Qaeda, elles ont défendu leurs positions en tirant des bombes de mortier dont plus de dix ont touché le territoire israélien, près de Quneitra. Même s’il était évident qu’il s’agissait d’une erreur, Israël a tenu à riposter en détruisant un tank et en tuant deux soldats syriens.
Soldat israélien au Golan

            Au cours du séminaire dans le sud, les grands experts israéliens ont exposé leurs vues, en particulier sur l’éventuel comportement du Hezbollah au cours de l'année 2017. Ils ont souligné l’énorme évolution de leur armement constitué de 150.000 roquettes et d’une flotte de drones. Pour l’instant 30% des forces du Hezbollah, les meilleurs éléments, participent aux combats en Syrie et au Yémen sous les ordres de l’Iran. Cependant le budget militaire est en baisse suite aux élections en Iran. Mais le président libanais Michel Aoun semble faire preuve de pragmatisme inhabituel car il craint que les actions du Hezbollah ne donnent le prétexte à Israël d’attaquer les infrastructures libanaises en cas de conflit. 
          Tout dépendra donc du comportement de la milice libanaise qui subit de graves pertes et qui souffre d’un déficit de recrutement. Mais le Hezbollah est aux ordres de l’Iran qui l’utilise comme moyen de dissuasion contre une attaque des installations nucléaires iraniennes. Il ne semble pas certain qu’Israël puisse envisager une attaque préventive contre le Hezbollah alors que toutes les bases et l’État-major israélien est en plein déménagement vers leur nouveau quartier général au Néguev. Cependant Tsahal a commencé la construction d’une clôture blindée défensive à la frontière libanaise pour contrebalancer les opérations massives de terrassement et de construction du Hezbollah.
Arrow-3

            Il ressort de l’analyse des experts que, pour la première fois depuis plusieurs années, le ministre de la défense Avigdor Lieberman est en totale phase et en mutuel respect avec le chef d’État-Major Gadi Eizenkot, ce qui tranche avec les précédents titulaires du poste. Il ressort aussi que l’avenir de la défense d’Israël est aujourd’hui symbolisé par le système de défense antimissile Arrow-III dont on sait officiellement peu de chose. Dans une rare déclaration, le PDG d'IAI (industries aéronautiques israéliennes), le colonel de réserve Yossi Weiss a déclaré : «Sans entrer dans des détails spécifiques, je vous dirais que la tâche d'intercepter les missiles ennemis à des altitudes hors de l'atmosphère terrestre et incroyable La vitesse, à l'aide de Arrow-III, peut être assimilée à la difficulté de frapper une petite balle de fusil tirée à une distance de dix mètres pendant qu'il voyage dans l'air. Même aux États-Unis, ils disent que ces capacités sont à l'avant-garde de la technologie, et nous en sommes extrêmement fiers».

            Le Hezbollah et le Hamas sont donc informés de l'état de préparation de Tsahal et du danger qu’ils courent s’ils envisageaient une quelconque attaque d’Israël en 2017.  

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